RÉSUMÉ DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE DU 8 MARS 2019 PAR LE PORTE PAROLE DU PRÉSIDENT MAURICE KAMTO ET LE COLLÈGE D’AVOCATS

La page facebook MRC News nous fournit un résumé de la conférence de presse donnée par le porte parole de Maurice Kamto et le collectif d’avocats le 8 Mars 2019.

 

La journée internationale de lutte pour les droits de la femme a été l’occasion de faire le point sur les procédures politiques, relatives aux personnes arrêtées dans le cadre des marches blanches, dont plusieurs femmes.

QUELQUES DONNÉES STATISTIQUES

203 Personnes au total ont été interpellées les 26 et 28 janvier 2019 dans le cadre des marches pacifiques et toutes déportées à Yaoundé.

37 Cas de flagrant délit ont été entendues au Tribunal de première instance le 4 mars 2019. Les affaires sont en délibéré et le verdict est attendu pour le lundi 11 mars 2019. 22 personnes de ces 37 cas concernent l’affaire MIDA. Elles sont défendues pro bono par le collectif d’avocats qui assure la défense des militants du MRC.

152 marcheurs pacifiques en blanc sont jugés au tribunal militaire. Ces marcheurs pacifiques en blanc sont accusées de plusieurs infractions dont hostilité à la patrie qui peut être punissable de la peine de mort.

130 des 152 marcheurs pacifiques en blanc jugés au tribunal sont dans les prisons de Yaoundé. 8 marcheurs pacifiques en blanc à la prison principale et 122 marcheurs pacifiques en blanc à la prison centrale.

41 marcheurs pacifiques dans le cadre du Non au Hold up du 27 octobre 2018 à Douala, dont les procès avaient été annulées pour abandon de charges, sont attendus au Tribunal de Bonandjo à Douala, leur procès a été réouvert sans explications. Certains des 41 marcheurs pacifiques du Non au Hold Up sont détenus dans les prisons à Yaoundé. Se pose donc la question de leur présentation face au juge à Douala.

146 requêtes en habeas corpus ont été déposées. 7 portant sur les membres de la coalition gagnante ont été rejetées. Le reste est en cours d’examen.

24 marcheurs pacifiques en blanc sont arrivés blessés ou malades en prison ou ont contracté la maladie sur place. 3 vont mieux. Pour les 21 autres marcheurs pacifiques en blanc, des requêtes individuelles réclamant des visites médicales et accès aux soins ont été déposées.

CONDITIONS DE DÉTENTION

Les détentions provisoires ont été mixtes (hommes et femmes dans la même cellule ndlr) et les marcheurs pacifiques en blanc contraints de satisfaire leurs besoins naturels au milieu des autres.

Plusieurs marcheurs pacifiques en blanc, y compris de nombreuses femmes, dorment à la belle étoile et à même le sol. Afin de palier à ces conditions de détention inhumaines, le MRC a acheté des matelas, sceaux, gamelles et chaises pour améliorer les conditions des détenus. Le régisseur a demandé que cela soit offert à la prison. Le MRC a donné son accord à la condition que les marcheurs pacifiques en blanc en aient usage lors de leur détention et les laisse à la prison au moment de leur sortie. Le régisseur a accepté cet accord avant de revenir sur sa parole quelques jours plus tard, craignant de faire de la publicité positive au MRC. A ce jour, selon les informations du régisseur, tout ce matériel est au magasin et plusieurs marcheurs pacifiques en blanc continuent de dormir à la belle étoile.

Depuis les 12 et 13 février 2019 et jusqu’au 5 mars 2019, plusieurs détenus ont été privés de nourriture et les familles interdites de le leur en apporter. Après le constat des faits par un huissier et la notification au procureur général, le régisseur a finalement consenti à nommer quelques personnes pour porter les repas aux marcheurs pacifiques en blanc.

CAS DE MAÎTRE NDOKI

Maître Ndoki a été arrêtée et détenue sur la base d’un mensonge d’État.

En effet, Maître Ndoki, accompagnée de son mari se rendait dans la ville d’OWERE au Nigéria. Elle s’est rendue au poste de douane à la frontière où elle a présenté son passeport indiquant l’objet de sa démarche. Elle a été informée sur le lieu qu’elle figure dans une liste secrète de personnes interdites de sortie du territoire. Elle a expliqué n’avoir pas été notifiée d’une telle décision et demandé si elle pouvait circuler librement sur le territoire camerounais et il lui a été répondu que oui. A sa grande surprise, quelques minutes après cet échange, des hommes cagoulés ont débarqué, l’ont embarqué avec galanterie. Lorsque son époux a demandé pourquoi elle est arrêté il a été arrêté lui aussi.

Conduite au secret au GSO, Maître Ndoki a été mise en garde à vue sur la base d’un rapport, prétextant qu’elle a été arrêtée dans une pirogue, encagoulée pour ne pas être reconnue, dans le but de s’enfuir clandestinement. Sur cette base complètement fausse, le juge a décidé qu’il y avait un risque de fuite et décidé de sa détention provisoire.

Maître Ndoki est inculpée pour outrage au Président de la République et d’avoir voulu s’enfuir clandestinement.

Maître Ndoki a été conduite au tribunal militaire sans informer ses avocats et c’est par hasard que Maître Simh l’y a croisée et assisté à son audition.

Maître Ndoki a bien été blessée par balles aux deux cuisses. Les balles ont été retirées et elle les détient dans un lieu secret. Les plaintes ont été déposées contre les policiers qui ont tiré sur elle ainsi que d’autres marcheurs pacifiques en blanc.

COLLÈGE D’AVOCATS

Les avocats tiennent à rappeler qu’ils travaillent pro bono (gratuitement) sur les cas de tous les marcheurs pacifiques en blanc, (MRC et MIDA).

Le travail des avocats est acharné et exceptionnel avec des résultats palpables

La question de l’incompétence du tribunal militaire soulevé par les avocats est toujours en discussion.

Plusieurs procédures sont en cours et ne peuvent encore être rendues publiques pour des raisons stratégiques.

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